mercredi 26 juin 2013

Des longues nuits d'hiver aux longues journées d'été

Nous avions beaucoup aimé notre séjour en Norvège l'hiver dernier, avec de magnifiques paysages enneigés, glacés, de courtes journées laissant place à quelques belles opportunités de photos de nuit, tout comme pour les aurores boréales.



Là, ce sera l'opposé, des journées qui n'en finiront pas, un soleil qui se couche à peine, laissant place à de grandes ombres. L'avantage, pouvoir tracer des km le matin, faire quelques visites et balades la journée, reprendre la route tout en admirant de nouveau les paysages grandioses que l'on trouve en Norvège sans être stressé et obscurci par la nuit tombante.

Le projet, prendre l'avion jusqu'à Alesund, ville sur la côte au centre du pays, puis tout en voiture, en 20 jours, remonter jusqu'à Trondheim, sur la côte, jusqu'à Bodo, prendre le ferry jusqu'à Moskenes aux Lofoten, remonter les Lofoten jusqu'à Tromsö. Selon le temps disponible, monter plus au nord, puis reprendre l'avion depuis Tromsö.

A bientôt pour ces nouvelles aventures.

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Voilà, l'aventure "Norvège-Lofoten" est terminée, encore un magnifique voyage, avec tout de même une préférence pour le voyage effectué en hiver.

Vous retrouverez les posts - messages de ce voyage dans le "bon sens", du premier au dernier pour en faciliter la lecture. De ce fait, les dates des messages sont volontairement inversées mais dans le titre, la date correspond à l'année, le mois et le jour. 13 06 23.

Vos messages sont les bienvenus, si nous pouvons par le biais de ce blog vous aider à préparer un voyage, ou simplement voyager par procuration, alors tant mieux. Partagez l'info!

Prochainement, un petit résumé en images, parcours et infos se trouvera ci-dessous.

mardi 25 juin 2013

130603 Qui n'a pas sa valise?

C'est le grand jour! Après les nuits polaires en décembre, nous étions curieux de découvrir les journées sans fin et le soleil de minuit dans ce magnifique pays.



Alors que le printemps semble enfin pointer le bout de son nez en Europe de l'ouest, nous nous envolons vers le Grand nord, qui connaît au contraire un été particulièrement précoce. Première étape, Copenhague. Beau et très doux en effet. La température augmente encore d'un cran, car nous devons courir à travers l'aéroport pour attraper notre correspondance! Petite crainte pour les bagages, dont nous espérons qu'ils auront pu suivre notre rythme! On nous rassure en nous disant qu'au pire, ils prendront un autre vol, il y en a beaucoup entre le Danemark et la Norvège...




Au décollage depuis Copenhague, vue sur l'impressionnante route qui sort de la mer et emprunte un majestueux pont jusqu'à Malmö, en Suède voisine. Pour la petite histoire, l'Eurovision 2013 s'est déroulée dans cette ville, et la version 2014 aura lieu à Copenhague, à peine 14 km plus loin puisque le Danemark vient de gagner le concours. Pas beaucoup de dépaysement pour l'année prochaine, donc...



Une attache de sac plastique en métal s'est trouvé dans mon sandwich au poulet... pas terrible à manger, au risque de se casser une dent! Sinon le sandwich était très bon, et a fini par être remboursé.


Deuxième escale, Oslo. Là, il fait carrément chaud! Surprise : comme pressenti, nos valises ne sont pas arrivées. Ce qui ne devrait pas être un problème puisque nous avons plus de deux heures d'attente avant le prochain vol. Cela leur laisse théoriquement le temps de nous rejoindre...


L'aéroport présente une petite exposition consacrée à Edvard Munch, dont on fête le 150ème anniversaire de la naissance. Une gigantesque reproduction de son fameux "Cri" orne un couloir dans l'aire d'arrivée des passagers...



Dernier saut de puce jusqu'à Alesund, (45 minutes de vol) située à l'extrémité d'un chapelet d'îles ou de montagnes surgissant de l'océan. Impression que l'avion va se poser sur l'eau! Il fait nettement plus frisquet...


Le suspense concernant nos bagages prend fin : ils ne nous ont pas suivi! A la place, après l'avoir demandé, nous recevons le traditionnel petit kit de survie contenant quelques affaires de première nécessité, et la promesse que nos bagages serons livrés à notre hôtel le lendemain matin... même s'ils devraient arriver ce soir à l'aéroport, vers 22h45.

Il ne nous reste donc plus qu'à prendre possession du véhicule qui nous servira à effectuer les presque 2000 kilomètres nous séparant de Tromsoe, tout au nord, et à nous rendre au centre d'Alesund. Les  Norvégions sont des bâtisseurs extraordinaires : pour relier l'aéroport et la ville, situés chacun sur une île, ils ont pris le parti de construire deux tunnels sous la mer plutôt que des ponts. On commence donc par une interminable descente, puis on remonte tout aussi sec; le second ouvrage commence lui par une descente en spirale! Impressionnant...


Nous éprouvons un sentiment de familiarité en arrivant à Alesund, où nous avions fait étape lors de notre périple hivernal en Norvège. Mais l'atmosphère est très différente maintenant que le jour l'emporte sur la nuit...

Notre hôtel est idéalement situé sur le port et offre une belle vue à travers une large baie vitrée...



... pourtant, la vue semble encore plus belle et dégagée depuis d'autres chambres, avec balcon! Ni une, ni deux, nous changeons de chambre, moyennant un léger supplément!


Après une journée de voyage et quelques contrariétés, rien ne vaut un bon souper à la mode locale : saumon, moules cuites au cidre, salade. Un (premier) régal!


Le temps était couvert à notre arrivée, mais la petite partie du ciel qui était dégagée s'élargit peu à peu et laisse place à un soleil qui n'en finit pas de se coucher.
On nous avait indiqué que nos valises arriveraient avec l'avion de 22h45, mais qu'elles seraient livrées le lendemain car le service est terminé à cette heure-là. Du coup, nous décidons de retourner à l'aéroport, assez proche, pour aller les chercher nous-mêmes tout en profitant de la belle lumière du soir...


Le trajet n'est pas très long, les couleurs superbes. Nous arrivons à l'aéroport tout contents de retrouver nos affaires. Il n'y a effectivement plus grand monde, hormis quelques passagers qui débarquent, mais la chance nous sourit en la personne d'une employée qui pensait avoir fini sa journée. Elle nous emmène très aimablement vers le local à bagages, où nous découvrons avec joie... une seule valise! Mais où est passée l'autre?  Elle arrivera demain matin, promis...
Suite au prochain épisode!


Retour en ville. En cours de route, le soleil parvient tout de même à se coucher dans une explosion de rose foncé (il est 23h04). Le crépuscule prend le relais et offre encore une belle luminosité à 1h du matin, et même au-delà...
Panorama à 180° depuis le balcon de la chambre.

lundi 24 juin 2013

130604 De la plage aux falaises (Alesund - Runde)

Malgré les soucis de bagages, le sommeil fut loin d'être léger ou agité, mais plutôt lesté au plomb! Au petit déjeuner pourtant, nous en sommes encore à attendre que la navette de l'aéroport nous ramène la valise manquante.

Retrouvez le parcours et les photos géolocalisées en cliquant sur la carte ci-dessous


Rien ne vient. Les réceptionnistes de l'hôtel font leur maximum, passent de nombreux coups de fil, subissent les assommantes mises en attente musicales. Informations contradictoires: au mieux, le colis a atterri et sera acheminé bientôt, le temps que la navette passe par tous les hôtels du coin; au pire, il n'est pas encore là mais arrivera par un vol de l'après-midi!


 

L'avantage de tout ceci est que nous recueillons de précieux conseils auprès de l'une des réceptionnistes, qui s'offusque que nous projetions de filer directement vers le mythique Geirangerfjord sans voir d'abord les alentours d'Alesund : point de vue sur la ville, plage de sable blanc, île sanctuaire pour l'avifaune maritime. Nous gardons ces idées en tête pour plus tard...

Nous apprenons finalement que le bagage perdu a retrouvé son chemin et se trouve à l'aéroport. Pour gagner un peu de temps, nous décidons d'aller le chercher nous-mêmes. En plus, la jolie plage de sable blanc dont on nous a parlé se trouve sur la même île que l'aéroport.

C'est avec soulagement que nous récupérons notre valise, qui attendait sagement à l'aéroport et dont nous ignorons toujours par où elle a transité. Une étiquette sur le côté laisserait presque croire qu'elle est repartie à Genève, mais cela semble impossible et serait d'ailleurs incompréhensible. Ce sont les aléas des voyages en avion, dira-t-on...

Sous un ciel redevenu limpide, nous poursuivons brièvement notre route en direction de Blindheimssanden. En nous éloignant un peu des champs verdoyants, nous aboutissons sur une belle plage de sable blanc, balayée par un vent glacial. L'endroit est comme souvent désert, mis à part les deux retraités qui installent tranquillement des toilettes modernes (panneaux solaires!) à l'entrée du site. 



Jolie balade au bord de l'eau limpide et azurée comme sous les tropiques. Mais pas question d'y tremper un seul orteil, elle doit être plus que glacée! A la plage succède une étendue de rochers sculptés par le vent et l'eau, où s'épanouissent quelques rares fleurs. Sauvage et magique.




De retour à Alesund, nous effectuons la belle grimpette menant au sommet de la colline d'Aksla, au point de vue de Kniven. 418 marches qui débouchent sur un belvédère d'où la vue est somptueuse et permet de mieux distinguer la physionomie de la ville, construite dans le style Art Nouveau suite à un incendie  en 1904 qui détruisit la quasi totalité de l'ancienne cité faite de bâtisses en bois.




Avant de poursuivre notre route, nous faisons un détour par l'office du tourisme, mine d'informations utiles. Lorsque nous évoquons l'idée d'aller visiter la réserve d'oiseaux de l'île de Runde, la responsable nous recommande chaudement un itinéraire splendide pour rejoindre le fjord de Geiranger le lendemain. Finalement, ce problème de bagages le premier jour nous aura permis d'améliorer notre programme en y ajoutant quelques détours conseillés par les gens du coin. Les Norvégiens sont d'excellents ambassadeurs de leur pays!


Ainsi, nous mettons le cap vers Runde, petite île située à l'ouest d'Alesund, que l'on rejoint par une route pittoresque entre mer et forêts. Cela nous vaut aussi d'emprunter le ferry, le premier d'une longue série, entre Selsund et Hareid (130 couronnes pour la traversée).


Vers la fin du trajet, la route devient sinueuse, zigzague d'une île à l'autre en franchissant de grands ponts qui font l'inverse des tunnels sous la mer : une grande montée, puis une belle descente de l'autre côté. Tout cela pour laisser assez de hauteur pour le passage des navires.

Runde semble être au bout de la mer (et du monde!). Une petite île toute verte, un morceau de montagne posé au milieu des flots. Après avoir traversé le minuscule village, nous continuons sur la route et atteignons la guesthouse Christianeborg, qui dispose de chambres pour la nuit. La haute saison n'a pas encore commencé, il est facile de trouver de la place. L'endroit est charmant, idéalement situé à quelques mètres de l'océan, avec une salle à manger dont la paroi vitrée offre une vue sans égale. Tout est très joliment aménagé, et nous choisissons nous-mêmes la chambre, dotée de quatre lits superposés, chacun "enfermé" dans un compartiment boisé. Le bâtiment est principalement conçu pour des colonies de vacances, raison de ce concept. 1200.-NOK la chambre "double" avec petit déjeuner.


La tenancière des lieux (et son aide de cuisine) nous arrange un petit souper qui venait d'être servi un instant plus tôt aux gamins présents dans les lieux (délicieux, avec flan caramel maison pour le dessert!), puis nous montre le plan des sentiers permettant l'observation des quelque 500'000 oiseaux de mer, appartenant à environ 230 espèces, qu'abrite l'île. Une petite promenade sur les hauteurs de l'île semble une bonne idée, d'autant que nous ne craignons pas d'être surpris par la nuit! C'est donc à 22h que nous nous mettons en chemin, avec pour objectif d'apercevoir le macareux, oiseau ressemblant à un petit pingouin au bec coloré, et qui est justement visible en soirée.


La balade commence par une solide montée, goudronnée, qui nous emmène rapidement sur les hauteurs, d'où la vue sur la côte est imprenable. Le vent est particulièrement fort, mais nous avons prévu de quoi nous tenir chaud. Même en été, le bonnet conserve toute son utilité en Norvège!


De petits panneaux indiquent les différents sites d'observation. Il n'est pas permis de sortir du sentier, et certaines zones sont barrées et interdites d'accès entre mars et août, afin de protéger la reproduction des oiseaux.


Au fil de l'ascension, nous croisons plusieurs promeneurs ou ornithologues passionnés qui se baladent avec d'énormes téléobjectifs sur le dos. Certains ont aperçu quelques macareux, mais pas de très près (ce qui est pourtant possible, en témoigne une photo montrant la fille de la tenancière de notre guesthouse, reprise dans la brochure touristique d'Alesund). Comparé à leur équipement, entre autre vestimentaire fait de treillis, avec notre veste jaune pétante, c'est certes pas l'idéale pour le camouflage.


De l'autre côté de l'île, la montagne plonge dans l'océan en contrebas en une pente très raide et herbeuse. Impressionnante vision dans cette lumière nordique et sous ce vent impétueux. Lorsque nous arrivons au lieu d'observation des macareux, il n'y a plus aucun autre promeneur. Nous nous installons dans une zone rocheuse et escarpée, à l'abri du vent, pour observer les nombreux volatiles qui évoluent le long des falaises.

Après quelques instants, nous apercevons un macareux qui retourne à son nid. Nous pensions qu'il s'agissait d'une autre espèce car son vol est plus sûr et fluide que dans nos souvenirs d'Islande, où ces oiseaux semblaient patauds et maladroits! Mais son bec coloré l'identifie à coup sûr!
 


La côte en contre-bas, falaises escarpée ou nichent de nombreux oiseaux.


Plus loin, un autre macareux pointe le bout de son nez à l'entrée de son nid... le 70-200mm 2.8 est un peu limite pour les conditions de lumière et de distance avec ces macareux discrets.


Le froid nous décide à rebrousser chemin, le vent également qui a encore redoublé de force. Et il est tout de même pas loin de minuit! Un peu de repos nous fera grand bien, après cette longue première journée  passée d'abord à attendre un bagage, puis à faire de belles mais fatigantes promenades à passé minuit... même si l'image ci-dessous laisserait penser qu'il n'est que 20h00... alors qu'il est passé minuit! Pas besoin de lampe de poche en cette période de l'année à cette latitude.




La route est éclairée la "nuit", créant une ambiance un peu glauque et irréelle, assombrie par les gros nuages.